vendredi 31 janvier 2014

Tournoi de sumo (22/1/14)

Ci-dessous, quelques photos du tournoi de sumo de janvier à Tokyo avec quelques explications (le 22/1/14 à Tokyo).

Les matches de sumo se déroulent depuis les premières heures du matin jusqu’à six heures du soir. Chaque lutte compte pour la progression du rikishi dans le banzuke. Au début de la journée, c’est les lutteurs des divisions inférieures qui combattent, souvent dans une salle vide et obscure. Les catégories inférieures ne passent que par moitié parce que cela durerait trop longtemps dans la journée. Du coup, ils ne font que 7 combats sur 15 jours de tournoi, alors que les deux divisions supérieures, jûryô et makuuchi, combattent réellement 15 fois, soit une fois par jour pendant 15 jours.









Dohyō du Ryōgoku Kokugikan à Tokyo

Le Dohyō-iri précède les combats, il s'agit de la présentation des lutteurs des plus hautes catégories qui se mettent en cercle autour du Dohyō, face aux spectateurs puis dos aux spectateurs.










La cérémonie du dohyô-iri présentée par le yokozuna (voir ci-dessous) fait suite normalement au dohyô-iri des makuuchi lors des hon-basho, mais comme le yokozuna représente aussi le sumô à lui tout seul, et que les japonais voient à travers lui un acteur principal de la religion shinto, voire de la culture japonaise, le dohyô-iri du yokozuna est aussi une cérémonie religieuse shinto.
Le yokozuna entre sur le dohyô accompagné de ses deux assistants, des lutteurs de la même heya que lui : le premier est le porteur de sabre (tachimochi) et l'autre est simple assistant (tsuyuharai).

Le yokozuna porte en plus de son keshô-mawashi une grosse corde tressée en coton blanc liée autour de la taille, et agrémentée de bandes de papier blanc découpées. C'est la tsuna, symbole du yokozuna, toujours portée par lui lors des cérémonies pour signifier son rang. Liée à l'arrière, elle forme une grosse boucle dans le dos.








Avant que les lutteurs rentrent en scène le yobidashi (voir ci-dessous), sorte de crieur public, appelle chaque lutteur sur le dohyô. Habillé en costume traditionnel, il ne porte pas le chon mage réservé au lutteurs, mais tient à la main un grand éventail avec lequel il rythme ses annonces. La technique vocale utilisée tient à a fois du chant traditionnel japonais et de l’annonceur public. Le yobidashi, tourné vers le coté d’où vient le lutteur (est ou ouest), annonce son nom, son grade, la région ou le pays d’où il vient (de nombreux lutteurs viennent de la Mongolie et des pays d'Europe de l'est), et le nom de son écurie. Il commence toujours par le coté ouest et finit par le coté est, coté plus honorifique dans le sumo.








Avant le combat c’est un étrange ballet qui rythme la préparation de chaque combat. Ce rituel, très strict, issue des pratiques religieuses shintoïste qui sont très liées au sumo, est répété systématiquement avant chaque combat et permet principalement à chaque lutteur de se préparer mentalement au choc. Pour ceux qui n’ont jamais assisté à un combat de sumo, il faut savoir que l’affrontement est souvent extrêmement bref, quelques secondes quelquefois, et que la préparation mentale est presque plus importante que la préparation physique et technique au combat.









A l’appel de leur nom, chaque lutteur monte sur le dohyô, salue son adversaire, puis retourne dans le coin du dohyô qui lui est assigné et exécute un premier shiko, exercice d’assouplissement consistant à prendre appui et sur une jambe, les deux mains sur les cuisses et un peu penché en avant, à relever l’autre jambe sur le coté le plus haut possible puis à la laisser retomber en frappant le sol avec le pied le plus fort possible (voir ci-dessus). Chaque lutteur le fait deux fois en changeant de jambe.

Au pied des coins du dohyô, deux lutteurs les attendent : c’est le vainqueur du combat précédent d’un coté, et le participant au combat suivant de l’autre coté. Accroupi dans chaque coin, les deux lutteurs en lice reçoivent des autres lutteurs une coupe d’eau spéciale (chikara mizu) servie dans un petit récipient en osier. L’eau est puisée dans un grand seau en bois au pied du dohyô (voir ci-dessous). Après s’être rincé la bouche avec, ils recrachent discrètement l’eau puis s’essuient avec une feuille de papier tendue par les autres lutteurs. A la fin de l’opération, celui qui a déjà fait son combat retourne en coulisse, et l’autre revient s’asseoir sur le coté.









Les deux lutteurs sur le dohyô prennent alors une poignée de sel dans un petit panier au coin, se retournent et, ensemble, jettent cette poignée sur le sol argileux de manière plus ou moins énergique avant d’avancer vers le centre.











Les deux lutteurs vont alors simultanément effectuer un chiri chôzu : chacun, accroupi face à son adversaire, va étendre ses bras à l’horizontale de chaque coté, paume vers le haut, puis retourne ses paumes vers le bas avant de replier ses bras. Le chiri-chôzu est souvent présenté comme un manière de prouver à son adversaire que le combat se fera à main nue, sans arme ou autre objet.










Enfin, les deux opposants se font face, accroupis derrière les shikiri sen, les marques blanches au sol qui délimitent la place des lutteurs. Le gyôji relève son éventail face à lui entre les lutteurs, signifiant enfin que le combat peut commencer. Dès que les deux lutteurs auront posé ensemble leurs deux poings sur le sol, le combat commence, et ils vont se jeter l’un sur l’autre avec la plus puissante poussée possible dans le but de déséquilibrer leur adversaire.









La plupart des combats sont gagnés dès le départ, au moment du tachi-ai. Le tachi-ai est le moment où les deux lutteurs se fixent droit dans les yeux en se concentrant pour l’assaut, s’élancent l’un contre l’autre après avoir posé ensemble les deux poings sur les shikiri sen. Après le début du combat ou tachi-ai, si les lutteurs n’ont pas réussi à se déstabiliser, ils utilisent toute une batterie de techniques basées soit sur le corps-à-corps par déséquilibre (yotsu zumô), soit par poussée en utilisant leur propre poids (oshi zumô).









Chaque lutteur a ses prises préférées, et sa technique qu’il affine au fur et à mesure de ses combats. Chez les sekitori, on connaît ces préférences et chaque lutteur essaye d’adapter son style à son adversaire du jour. Les lutteurs les plus dangereux sont bien sûr ceux qui ont plusieurs cordes à leur arc, et qui sont capables de changer de style et de technique au cours d’un combat pour surprendre.









Pendant l’action du match, le gyôji encourage les lutteurs en criant « Nokotta! » Quand un rikishi bloque une prise ou qu’ils sont tout les deux arrêtés, le gyôji les encourage à bouger en leur criant « Yoi, Hakkeyoi! » Quelquefois les deux rikishi touchent le dohyô au même moment, alors le gyôji doit indiquer le vainqueur. Si les juges veulent se concerter, ils appellent ça « mono ii » et montent sur le dohyô pour en discuter (voir ci-dessous). La décision de la délibération peut confirmer la décision, la retourner, ou demander aux deux rikishi de rejouer le match.









Les kenshô d’Asashoryu:
Juste avant le combat pendant le rituel, on voit apparaître les kenshô sur le dohyô : ce sont des primes qui sont offertes au vainqueur du combat par de généreux sponsors. Ces sponsors ont du coup le droit de s’annoncer avec des banderoles verticales à leurs couleurs ou à leur sigle, portées par les yobidashi.
Durant le défilé de ces banderoles, chaque sponsor est annoncé au haut-parleur. Les lutteurs les plus cotés peuvent avoir ainsi de nombreuses primes supplémentaires à conditions qu’ils soient vainqueurs.









Le lutteur qui a gagné le combat, empoche donc les kenshô annoncés au début : le gyôji lui présente une pile d’enveloppes contenant l’argent en liquide des primes, et il repart dans les vestiaires son paquet à la main !










Ci-dessous, le départ d'un lutteur après une défaite:









Une vidéo que j'ai prise le même jour, cliquez ici.

Un lien pour d'autres explication sur le déroulement des combats:

CLIQUEZ ICI

Location:Ryōgoku Kokugikan, Tokyo

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