samedi 2 août 2014

Coupe du Monde 2014 (suite)

Jeudi 31 juillet 2014:

Je reprends donc, comme convenu dans le bus entre Rio et Foz de Iguaçu. J'ai donc quitté Rio après un mois de bons et loyaux services, j'étais arrivé le 2 juillet pour essayer d'assister au quart de finale entre la France et l'Allemagne. Ce matin, dernière promenade le long de Copacabana, le temps de m'imprégner des lieux et de me remémorer une dernière fois tous les moments délirants passés ici. Jusque dans le bus ce matin pour aller jusqu'à la gare routière, je me marrais tout seul en repensant à certains moments.

Petit retour en arrière donc. Dans le post précédent, je m'étais arrêté à mon étape de Brasilia. Un beau match contre le Nigeria (victoire de la France 2-0) et j'ai passé quelques heures avant et après le match au lieu de rencontre des supporters français, la Casa Bleue. Soirée bien arrosée et bonne ambiance de victoire, je finis dans un restaurant pour célébrer l'anniversaire d'Anderson.













Le lendemain, Cristiano, celui qui m'heberge, me fait faire un tour de la ville, du palais de la présidente Dilma, ...

Esplanade de la Cathédrale de Brasilia:

















Intérieur de la Cathédrale:


























Palais présidentiel:























Après Brasila, trajet en bus jusqu'à Rio. Les 3/4 des passagers étaient des français qui puaient l'alcool et avaient la voix cassée à cause du match précédent. Tous se rendaient à Rio pour la même raison que moi, assister au quart de finale contre l'Allemagne (qui allait écraser le Brésil 7-1) plus tard. Ce même bus à été retardé plusieurs fois: panne mécanique, une femme qui a été oubliée lors d'un arrêt qui a dû être ramenée en taxi au prochain arrêt, un français qui a fait une crise d'épilepsie, ... Long trajet donc d'une vingtaine d'heures.









Arrivé deux jours avant le match France-Allemagne, je n'avais toujours pas de place. Les matchs précédents, j'avais reussi à avoir des places sur le site de la FIFA, mais je ne pensais pas que la France arriverait en Quart de finale. J'ai réussi à trouver sur le forum du site Couchsurfing un gars qui venait de se faire voler son porte-feuilles et qui avait besoin de sous rapidement, il se séparait donc de son précieux sésame. Comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, j'ai pu avoir mon billet.

Lors de ce deuxième séjour à Rio, j'ai passé les premiers jours dans le quartier de Santa Teresa, à deux pas de Lapa, dans l'auberge Santê. Personnel charmant, toutes les filles qui y travaillent sont tout simplement ravissantes. J'y ai aussi rencontré des personnes comme Roberto (avec qui j'ai passé plus de 15 jours par la suite), sa cousine, Vianney (un français bien sympathique), et d'autres. L'auberge est certes à côté du quartier de Lapa (qui est un des endroits où faire la fête le soir à Rio) mais assez loin des plages et du reste. En plus, le quartier de Santa Teresa est situé sur les hauteurs et la plupart des taxis ne veulent pas y monter car les rues sont pavées et sinueuses.

Le quart de finale: France-Allemagne au Maracana (défaite de la France 1-0). Malgré la défaite, j'étais content de voir un match comme ça au Maracana, pendant une coupe du monde au Brésil. Après le match, j'ai hésité soit à rentrer à l'auberge soit à aller voir le match Brésil-Colombie au Fan Fest de Copabana sur grand écran. Le Fan Fest, organisé par la FIFA dans toutes les villes hôtes de la Coupe du monde, est un endroit éphémère avec des bars, une scène (avec des concerts avant et après les matchs) et un écran géant. Celui de Copacabana est tout simplement placé sur la plage. J'ai bien sûr atterri sur Copacabana, à l'extérieur du Fan Fest car trop de monde à l'intérieur. Une grande soirée en compagnie de brésiliens, du grand n'importe quoi. Beaucoup de Caipirinhas, comme ce sera le cas par la suite pendant un mois...






L'ambiance à Rio a été exceptionnelle, des gens d'un peu partout avec beaucoup de chiliens, mexicains, colombiens, et... des vagues bleues et blanches d'argentins, de partout. Beaucoup de chiliens et encore plus d'argentins ont fait le déplacement en voiture et dorment à même la plage, cuisinent sur les trottoirs et vendent maillots, Caipirinhas ou bières pour se refaire un peu de sous. Pendant plus d'une semaine les argentins se regroupent un peu partout dans les rues pour chanter, le plus gros d'entre eux se regroupent à proximité du Fan Fest et chantent sans se fatiguer. Mon pote Roberto qui est un grand fan argentin (même s'il est équatorien) s'arrête à chaque regroupement d'argentins pour chanter avec eux. Jusqu'à là les argentins et les brésiliens se chambrent gentiment. Chacun a sa chanson pour se moquer du pays voisin et détesté. L'Argentine chante son "Brasil decirme que se siente, tener en casa a tu papa... Te juro que aunque pasen los años, nunca lo vamos olvidar..." , qui veut dire "Brésil dit moi ce que ça fait d'avoir chez toi ton père, je te jure que malgré les années qui passent nous ne l'oublierons jamais". Du côté Brésilien, c'est plus simple: "mil goles, mil goles, só Pelé, só Pelé, Maradona cheiroso" qui veut dire "mille buts, seulement Pelé, Maradona est puant"...

Les brésiliens m'ont impressionnés du début à la fin. Impressionné par l'accueil réservé au argentins qui ont pourtant transformé Rio en Buenos Aires. Impressionné par la façon amicale dont ils répondaient aux provocations des ennemis historiques. Malheureusement, après la raclée reçue par l'Allemagne (7-1), même si les brésiliens ne voyaient plus trop le Brésil gagner, la coupe du monde a perdu un peu de sa saveur. Durant le match, les gens commençaient à quitter Copacabana après le deuxième but encaissé. Assez triste à voir. Cependant, ça n'était rien en comparaison aux argentins en pleurs après la défaite en finale contre l'Allemagne.

Ci-dessous, un cadre avec (on l'a appris après) Sai Baba et ses dix doigts, que l'on a trouvé dans notre appart. Pour commémorer les dix buts encaissés en deux matchs par le Brésil et chambrer tous les brésilien de Copacabana... Curieusement, je n'ai plus trop de souvenirs de cette journée...








Entre temps, on a réussi à se trouver un appartement avec Roberto et son pote américain Rob à un pâté de maison de Copacabana. Les brésiliens out, les argentins se qualifient pour la finale contre la Hollande dans les prolongations. L'ambiance est impressionnante, des milliers d'argentins supplémentaires feront le déplacement pour assister à la finale et rejoindre les dizaines de milliers d'argentins déjà présents. La chanson "Bresil decime que se siente..." s'est transformée en "Bresil decime que se siete" (siete = sept, référence aux septs buts encaissés par le Brésil.

Vidéo prise par CNN après la victoire de l'argentine contre la Hollande. Regardez qui apparaît à la 16e seconde!!!

Lors des moments de lucidité, j'ai tout de même réussi à faire un peu de tourisme. J'ai refait le Corcovado et le Pain de Sucre, que j'avais déjà faits il y a plusieurs années avec une personne dont je tairais le nom. J'ai pu aussi aller à plusieurs reprises à Niteroi, la ville en face de Rio célèbre pour son musée d'Art contemporain. Le musée en lui même est sympa et la vue sur Rio est belle, en revanche dans le musée, du vide.















La Finale !

Argentine - Allemagne

Les argentins sont remontés à bloc depuis des jours. La plage de Copacabana est désormais noire d'argentins, de drapeaux. J'ai passé des heures sur la plage avec eux à boire l'infâme cocktail Fernet-Coca dans des demi-bouteilles de coca coupée en deux. Les quelques allemands présents sont regroupés au niveau de Leme, à l'extrémité de Copacabana. Un maillot géant d'une vingtaine de mètres est accroché à proximité sur un hôtel. Mais rien à faire, les argentins sont partout, les maillots et drapeaux brésiliens ont disparus depuis la défaite. J'ai pendant le match perdu Roberto qui s'est fait mettre dehors du Fan Fest pour avoir essayer de déféquer au milieu de dizaines de milliers de personnes dans le sable et dans l'enceinte du Fan Fest; perdu aussi Rob qui avant le match a filé aux urgences de peur de perdre un testicule (toutes mes excuses pour ces précisions).
L'Argentine perdra 1-0 dans les prolongations. Les argentins présents en masse dans l'enceinte du Fan Fest pleurent. D'autres passeront cependant toute la nuit, une fois de plus, à chanter la même chanson qui résonne toujours dans ma tête, "Brasil, decime que se siete..." comme si l'important n'était pas de gagner la coupe mais juste être allé plus loin que le Brésil!
Je n'ai plus de souvenirs du reste de la soirée. Je sais juste que je suis rentré à 9 heures du matin. Un français m'a envoyé cette photo (ci-dessous) quelques jours après en me disant qu'à 8 heures du matin, mes acolytes et moi, arrêtions tous les coureurs matinaux pour les offrir de la bière...

























Location:Brésil

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire