vendredi 22 août 2014

Fernet-Coca, alfajor et blue market...

Le 12 août 2014, à Purmamarca, province de Jujuy (au nord ouest de l'Argentine):


Terminé le Lepo Lepo (tube de l'été au Brésil) et autres Caipirinhas aux fruits tropicaux. Me voilà bel et bien en Argentine après une brève incursion au Paraguay. Je suis arrivé le 6 août à Salta (au nord ouest de l'Argentine, capitale de la province du même nom) depuis Asunción. Encore un long trajet en bus avec un changement à Resistencia, plus de 20 heures de trajet.



J'ai retrouvé à Salta, Biu, un sympathique voyageur à vélo (de Hong-Kong) qui a fait le trajet Rio - Iguazu dans le même bus que moi. Nous logerons à l'auberge La Covacha (bien placée et bonne ambiance). Premier jour, pas grand chose, quelques photos dans la ville et je me suis occupé de changer mes dollars (au préalable retirés au Paraguay) en pesos.

Cathédrale, sur la place centrale de Salta:






Le Blue Market:

Quelques explications sur la monnaie et la situation du pesos en Argentine:
Depuis la dernière crise dans le pays et la dévaluation du pesos, la situation reste précaire. Le pays est dans l'incapacité à rembourser ses dettes et devrait se retrouver d'ici peu dans la mouise. Toutes les transactions par carte bancaire (y compris les retraits en espèces) sont basés sur le taux officiel du pesos qui est actuellement de 1 US$ pour 8 pesos argentins. Le taux non officiel, celui que l'on peut trouver lors du change dans la rue, appelé le Blue Market , est actuellement de 1 pour 12,8 pesos. Ce marché noir, est complètement toléré et se fait à la vue de tous. Il possède même un taux "officiel" consultable sur internet. Les plus grosses coupures (100 ou 50$) sont échangées à de meilleurs taux que les petites coupures. D'où l'utilité pour les voyageurs de s'armer de dollars, obtenus facilement dans les distributeurs des pays voisins: Paraguay et Uruguay. De cette façon on économise environ 40 % sur tout! Autres moyens si l'on est à court de pesos: soit franchir la frontière (la ville de Colonia en Uruguay est juste en face de Buenos Aires), soit passer par des bureaux de transfert d'argent du type Western Union (Xoom.com par exemple fonctionne très bien) mais le taux ne sera jamais celui de la rue, tout en restant intéressant.

Je continue...
La ville de Salta est mignonne, très européenne. J'ai pu goûter dès le premier soir aux Empanadas Salteñas (friands à la viande ou au fromage), Cazuelitas de Cabrito (que je traduirais par une cassolette de cabris) ou au Locro (une sorte de cassoulet local). Le lendemain, ballade jusqu'au sommet de la colline qui surplombe la ville, qui est également faisable en téléphérique.

Vue depuis le sommet sur la ville de Salta:




Le soir, un barbecue est organisé sur le toit de l'auberge. Ça se terminera à 7h30 du matin avec une sortie dans les bars et clubs de Salta, juste rentré à temps pour prendre mon bus pour aller visiter la province de Jujuy.

Dépaysement total après juste 2 heures de route vers le nord. Les villages au nord de San Salvador de Jujuy sont reliés par une route qui va jusqu'à la Bolivie voisine et qui longe le Rio Grande (le lit de la rivière est large mais juste un filet d'eau coule en cette période de l'année). Surtout, la route est bordée par une chaîne de montagne -nous sommes dans les contreforts des Andes- la fameuse Quebrada de Humahuaca qui prend à certains endroits une palette énorme de couleurs.




Ci-dessus, photo (IPhone) de la Quebrada au niveau du village de Maimara

La région est sèche, la végétation aride, quelques cactus énormes, des touffes d'herbes et des cailloux. La plupart des villages sont entre 3000 et 4000 mètres d'altitudes donc températures froides la nuit et chaude la journée. Ambiance identique à ce que j'avais pu voir en Bolivie: Lamas, feuilles de coca, pratique du Quechua (langue andine que l'on retrouve jusqu'à l'Equateur), habits traditionnel, enfants aux joues rougies par le soleil empaquetés dans le dot de leur mère...


Humahuaca:



Arrivé en début d'après midi, j'ai eu un mal fou à rejoindre mon auberge (Posada El Sol), effet de l'altitude, de la gueule de bois et le manque de sommeil. J'arrive à me motiver tout de même pour aller prendre quelques photos depuis la colline à deux pas de l'auberge. Le village, perché à plus de 3000 mètres, n'est pas bien grand.



Les habitants sont bourrus comme peuvent l'être ceux d'un village normand (pas toi Maryse!) et les rues sont désertes, mis à part celles entourant la place centrale. Les maisons sont en adobe, couleur terre, la plupart des maisons ne sont pas terminées. Certains endroits du village paraissent totalement abandonnés. Je passe sur le monument imposant qui a pour mérite d'offrir une belle vue, certains endroits ne manquent pas de cachet.






Le jour suivant, Biu me rejoint depuis Tilcala. Nous arrivons à nous faire emmener sur le site de Hornacal pour le coucher du soleil pour une session photo. A 27 km de piste de Humahuaca, un point de vue permet d'admirer la Quebrada et ses multiples couleurs, d'où son surnom "la palette de l'artiste". Les couleurs, jusqu'au dernier rayon de soleil, ne cessent d'évoluer. Les températures aussi, le site est à 4350 mètres, nous prendrons les dernières photos les doigts congelés.




Après deux nuits, départ le lendemain pour le minuscule village d'Iruya.


Iruya:




L'accès est à la fois mémorable pour ses paysages grandioses mais aussi pour sa route. Les 40 km de piste (qui se sont en presque 3 heures) traversent une vallée magnifique avec quelques habitations, des lamas, des ânes, le Long d'un ruisseau. La piste grimpe jusqu'au col de Fraile, 4960 m, dont le point culminant est à l'image de la région, colorés par des zig-zags de couleur blanche, orange, rouge... La descente se fait en zig-zags aussi, vers les gorges qui deviennent de plus en plus abruptes au fur et à mesure que l'on approche Iruya. Rien que pour voir la route, cela vaut le détour. Tout simplement à couper le souffle. Iruya est isolée à souhait. Le bout du monde, même si de plus en plus de touristes font le trajet, peu y restent plus de quelques heures.




Iruya est séparée en deux parties par la rivière (un lit asséché de graviers), un pont suspendu relie les deux côtés. D'un côté, le village que l'on voit sur les photos avec sa petite église et sa belle place. Trois rues tout au plus, toutes en pente. Des ânes en liberté ici et là qui se font embêter par les chiens et qui se mettent à l'ombre dans les ruelles étroites. L'autre côté, moins photogénique: un grand terrain de foot, et des maisons imbriquées le long de la vallée jusqu'au pied des montagnes.





C'est aussi de cet endroit que part le sentier pour accéder au Mirador del Condor qui offre un super point de vue sur la vallée, le village et les montagnes environnantes. Décidé à y aller pour le coucher du soleil (une bonne heure et demi pour monter), j'ai bien lutté pour arriver jusqu'en haut: fatigue, bouche sèche, soif! La montagne, ce n'est décidément pas mon truc. La vue en haut vaut largement le coup. Je suis resté une bonne heure là-haut avec toute la vue pour moi. Trois condors tournoyaient non loin de ma tête pendant que je prenais des photos.







Un couple d'argentins me proposera de me déposer à Purmamarca le lendemain. J'y suis depuis la fin d'après midi mais je n'ai pour le moment pas trop eu le temps de me balader aux alentours.









Location:Argentine (Provinces de Jujuy et de Salta)

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